"Les gens ne comprennent pas notre synchronisation, la connexion muette entre nous deux."
Auteur.rice
: Sarah Crossan
Traducteur.rice
: Clémentine Beauvais*
Editions
: Rageot
Genre
: Jeunesse contemporaine
Année
de sortie : 2017
Nombre
de pages : 407
|
4EME DE COUVERTURE
"Grace et Tippi. Tippi et Grace.
Deux soeurs siamoises, deux ados inséparables, entrent au lycée pour la première fois...
Elle me dit : 'On peut aller au lycée,
et avoir un boulot, et conduire une voiture et nager et partir en rando.
Tu sais que je te suivrai
n'importe où, Gracie.
Tout ce que tu veux,
dis-le-moi,
et on le fera.
On peut tout faire,
OK ?'
Je lui réponds : 'OK.'
'Mais ce qu'on ne pourra jamais,
jamais faire,
c'est tomber amoureuses.
C'est clair ?'"
Deux soeurs siamoises, deux ados inséparables, entrent au lycée pour la première fois...
Elle me dit : 'On peut aller au lycée,
et avoir un boulot, et conduire une voiture et nager et partir en rando.
Tu sais que je te suivrai
n'importe où, Gracie.
Tout ce que tu veux,
dis-le-moi,
et on le fera.
On peut tout faire,
OK ?'
Je lui réponds : 'OK.'
'Mais ce qu'on ne pourra jamais,
jamais faire,
c'est tomber amoureuses.
C'est clair ?'"
MON AVIS
Ça
fait un moment que je l’ai lu maintenant, enfin quelques mois, au début de
l’année scolaire, en septembre pour être plus précise (vous êtes contents de le
savoir hein !). Mais je l’ai tellement aimé que je me dois de vous en
parler. Sauf qu’avec ma mémoire de poisson (et vraiment), ce ne sera pas super
précis et fournis #sorrynotsorry.
Bon d’abord,
rien que la façon dont a choisi d’écrire l’autrice est tout bonnement sublime
et parfait pour le récit. Le livre est écrit en vers libre et je l’ai vraiment
vécu comme une expérience à part entière. Comme vous avez pu le voir dans le
résumé de la quatrième de couverture, les phrases sont découpées avec des
retours à la ligne très régulièrement et des bouts de phrases à différents
endroits de la page. C’est un style d’écriture qui rend la lecture très
dynamique et y apporte un gros plus. Je lisais d’ailleurs en fonction des vers,
je m’arrêtais à chaque retour à la ligne, je suivais l’écriture. C’était très
perturbant mais aussi très agréable, et j’ai vraiment adoré, je pense vraiment
réitérer l’expérience !
Ajouté à cette
écriture splendide, la façon dont les chapitres sont annoncés est aussi
particulière. Ce ne sont pas les chapitres que l’on voit habituellement, toutes
les 10-20 pages environ. Non ce sont des titres toujours aussi poétiques,
relativement courts, et qui n’embarquent avec eux qu’une ou deux pages maximum.
Je ne sais pas
comment vous en dire plus, la mise en page est vraiment spéciale, et ça donne
un charme tellement fou au bouquin (en plus de la couverture sublime aussi,
aussi bien en français que dans sa version originale) !!
Passons
maintenant aux personnages. Nous avons dans ce récit des personnages tous plus
atypiques et différents les uns des autres. Je ne sais pas si j’ai envie de
commencer par les deux personnages principaux ou par ceux qui sont plus en
retraits mais qui font également tellement à l’histoire !
Je préfère
finir par le meilleur donc je commence par les personnages secondaires.
Je dirais
qu’il y a 3 groupes de personnages secondaires différents.
Tout d’abord la famille, qui est
composée des deux sœurs siamoises mais également des parents, ainsi que de la
petite sœur et de la grand-mère. Cette dernière n’est pas très présente, elle
apparaît seulement de temps en temps, pour émettre des réflexions plutôt drôles
et qui nous fait la trouver tout juste mignonne. Les parents quant à eux, sont
bien présents mais pas au point de s’y attacher. Ils se préoccupent de la
condition de leurs filles tant bien que mal, surtout la mère. Le père est, lui,
alcoolique depuis qu’il a perdu son boulot, et sombre peu à peu dans la déprime,
sans se soucier tant que ça de sa famille. Quant à la jeune sœur, Dragon, elle
soutient beaucoup ses deux sœurs mais leur en veut également de ne pas être
comme les autres et avec ça, de ne pas la laisser avoir une vie
« normale » elle non plus. Elle est très attachante, d’un côté pour
son amour pour ses sœurs et en même temps, parce qu’on essaye de comprendre les
conséquences de la particularité de ses sœurs qu’elle subit. Ensuite, j’aurais
voulu vous parler d’un deuxième lot de personnages secondaires, mais
malheureusement, ils n’apparaissent pas tout de suite dans le roman et j’aurais
peur de vous spoiler. {SPOILER ALERT, sélectionnez le texte qui suit pour le voir}
*En fait, il s’agit de la journaliste, accompagnée de ses deux (il me semble) acolytes
et assistants techniques, qui sont présents dans le récit, afin de réaliser un
reportage sur le quotidien des sœurs siamoises et comment elle le vive. Ce sont
des personnages, notamment la journaliste, puisque les deux autres ne sont
vraiment pas importants dans l’histoire et ils ne sont que rarement mentionné, que
j’ai tout d’abord détesté pour sa curiosité malsaine et répugnante, mais que
j’ai ensuite su apprécier pour sa compassion pour Tippi et Grace. Elle finit
par s’y attacher d’une certaine façon, si on peut le dire, et par leur rendre
leur juste valeur à travers ce documentaire.*
Et puis le dernier groupe, celui que
j’ai sûrement le plus apprécié des trois, est celui des amis des sœurs
jumelles, ceux qu’elles se sont faits malgré leur différence et la réticence de
tous leurs autres camarades du lycée. Ils les acceptent et les aiment malgré
tout, et c’est beau. Pourtant, on ne peut que se sentir attristé de voir que
c’est si exceptionnel, que les deux jeunes femmes ne sont pas appréciées à leur
juste valeur, mais ne sont que jugées et épiées par les gens qui les entourent.
Et malheureusement, cela reflète bien trop la réalité… Ces deux personnages ont
chacun leur propre caractère, bien trempé pour Yasmeen et doux pour Jon, et je les
ai adorés pour ça, pour leur personnalité et ce qu’ils apportent à l’histoire.
J’ai été, au
cours de ma lecture, traversée par de multiples et diverses émotions. C’est une
histoire si belle et émouvante, qui nous permet de nous ouvrir sur la
différence, et apprendre à l’apprivoiser et à ne pas en avoir peur, car le
contraire ne sert personne, sauf blesser et faire des erreurs.
Par certains
aspects, elle m’a fait penser à Forbidden de Tabitha Suzuma, notamment pour
cette différence. Mais qui au final est présente en chacun de nous.
Le roman est
également et surtout axé sur l’amour à l’intérieur d’une famile, comme celui-ci
peut être important, et sur la fraternité, qui est plus qu’important ici, car c’est
ce qui soutient les deux jeunes filles.
Je crois que
je n’ai jamais lu un livre aussi bouleversant, sur ces sujets. Alors si je ne
pouvais faire qu’une chose, là-tout-de-suite-maintenant, et c’est un peu le but
de ces chroniques, c’est de vous inciter à lire ce livre. Il ne pourra que vous
faire du bien, et pourquoi pas vous empêcher de faire du mal autour de vous, et
dans le meilleur cas, peut-être faire du bien, et ouvrir l’esprit des autres à
votre tour.
UN LIVRE PLEINS D’ÉMOTIONS, UNE ODE A LA TOLÉRANCE ET A L'ACCEPTATION DE LA DIFFÉRENCE !
MA NOTE
Une belle NACRE, pour un livre qui restera gravé pour
un bon moment dans ma tête et dans mon petit cœur !
Et non, plus de note
maintenant… Je trouve ça trop scolaire, j’ai donc décidé de faire comme sur
Booknode et de placer les livres que je lis dans des listes d’appréciation en
fonction du degré d’amour que j’ai pour le livre en question (ou pas d’amour
d’ailleurs) !
J'ai donc décidé de donner des noms de pierres à ces listes :
1° NACRE - coup de cœur absolu
2° LAPIS LAZULI - adoré
3° JASPE VERT - bien aimé
4° CORNALINE - vraiment bof bof
5° CORBEILLE - détesté
*Vous allez vous dire que c'est parce que c'est Clémentine Beauvais que j'informe du traducteur sur cet article. Mais non. J'ai décidé, depuis récemment et notamment avec ce bouquin, que je porterais plus d'importance aux traducteurs. Parce que même si c'est l'auteur qui écrit l'histoire et invente l'univers au départ, si le récit est lu dans une langue traduite, le traducteur apporte une grande importance à ce qu'on lit, c'est lui qui retranscrit l'écriture de l'auteur et avec ça, les émotions, la beauté des phrases et tout ce qui peut se ressentir de mots lus. Et ça peut-être en partie grâce ou à cause de ce qu'il retransmet qu'on aime ou pas un livre.
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